Quand on parle de Hiroshima et de Nagasaki, on pense à l’horreur qu »on connu ses habitants en août 1945.
Ce jour où la lâcheté des hommes a été fatale à des centaines de milliers de personnes …
Sans compter ceux morts de leurs blessures où ayant développé maladies et cancers suite aux radiations.
Le 6 août 1945, les habitants d’Hiroshima – déjà éreintés par plusieurs mois de pénurie alimentaire et de misère sociale – ont reçu l’ordre de détruire leurs maisons afin de prévenir une éventuelle propagation d’un incendie en cas de bombardement. Seulement, sur place, personne n’est préparé pour faire face à une catastrophe de cette ampleur, surtout aussi rapidement et violemment.
A 8h15, un bombardier américain surnommé « Enola Gay » survole la ville, transportant avec lui la première bombe atomique « Little Boy ».
A son bord, Paul Tibbets, un pilote confirmé à qui l’Etat-major étasunien a confié la délicate tâche d’exterminer une métropole. La mission est un « succès » ; la bombe est lâchée, comme prévue, et souffle les maisons – conçues en bois et en papier. Au sol, des milliers de civils japonais sont tués sur le coup, désintégrés par la puissance de la détonation.
Quelques « chanceux » s’en sortent, par miracle, mais presque personne n’est intact. Des dizaines de milliers de cadavres brûlent au milieu des gravas encore fumant ; les survivants prennent pour la plupart l’apparence de zombies égarés, la peau en lambeaux et les chairs à vif. Ceux qui peuvent encore bouger essayent partir loin de la zone de frappe, mais aux alentours, aucune aide, aucun secours ne les attend : ils sont livrés à eux mêmes, parqués dans un charnier à ciel ouvert, bloqués par des militaires qui les empêchent de s’enfuir. Les jours passent, les blessés continuent de succomber à leurs plaies ; les forts sont faibles et les faibles sont morts.
72 heures après « Little Boy », la ville de Kokura (plus à l’Est) était choisie comme cible.
Après plusieurs vols au-dessus de cette commune, les nuages étaient trop présents pour permettre le largage de « Fat Boy » (la seconde bombe) dans de bonnes conditions.
L’Amérique décide alors de changer ses plans et de se diriger vers Nagasaki.
Côté « Amerloques », les journaux se félicitent du succès de ses missions.
Pendant ce temps, au Japon, la presse passent sous silence la véritable nature des explosions.
Ces deux bombes sont restées longtemps un sujet tabou au pays du soleil levant…
Le Japon avait de toute façon déjà perdu la guerre et s’apprêtait à négocier.
Les objectifs de Truman étaient donc de tester l’efficacité de la bombe et devancer les Russes dans la course à l’armement.
Suite aux deux bombes, les Américains font des études scientifiques mais ne soignent personne.
Le quotidien des irradiés est occulté : considérés comme des pestiférés, ils doivent subir l’emprise rapace des mafias japonaises et la désagrégation des rapports humains.
Dans le même temps, aux États-Unis, une propagande gouvernementale massive tente de rendre populaire le recours au nucléaire.
Par la mise à feu et le largage d’une bombe à la puissance équivalant à 13 000 tonnes de TNT, les Etats-Unis viennent de bouleverser les lois de la guerre, abolissant des siècles de domination de la poudre à canon sur les champs de bataille pour ouvrir la terrifiante ère de l’atome.
Une ère dominée par une arme tellement écrasante que la décision de son usage devient plus politique que stratégique…
« Désormais il nous faut choisir entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. »
(Albert Camus)
« Un coup de tonnerre (…) qui nous révéla que nous étions de petits êtres blasphémateurs qui avaient osé toucher aux forces jusqu’alors réservées au Tout-Puissant.»
(Thomas Farrelm)
« A partir de maintenant, nous sommes tous des fils de pute. »
(Kenneth Bainbridge, directeur du test de la première bombe atomique au Nouveau-Mexique)
« Je suis devenu la mort, le destructeur des mondes »
(Oppenheimer)
« Le musée de la bombe me stupéfia. On a beau le savoir, les détails de l’affaire dépassent l’imagination. Les choses y sont présentées avec une efficacité qui confine à la poésie : on parle de ce train qui, le 6 août 1945, longeait la côté en direction d’Hiroshima, y conduisant, entre autres, des travailleurs du matin. Les voyageurs regardaient mollement la ville par les fénêtres des wagons. Ensuite, le train entra dans un tunnel et, quand il en sortit, les travailleurs virement qu’il n’y avait plus d’Hiroshima ».
« En me promenant dans les rues de cette ville de province, je pensais que la dignité japonaise trouvait ici son illustration la plus frappante. Rien, absolument rien, ne suggérait une ville martyre. Il me sembla que, dans n’importe quel autre pays, une monstruosité de cette ampleur eût été exploitée… Le capital de victimisation, trésor de tant de peuples, n’existait pas à Hiroshima. »
(« Ni d’ève, ni d’Adam », Amélie Nothomb)
Source : AlexGeekette.blogspot.fr